Le projet a pour objectif de renforcer la mise en application de solutions pour faire face au changement climatique au Sahel. Ces initiatives d’adaptation et de résilience sont basées sur les savoirs locaux concrets, connaissances et expertises développées par les populations locales, les experts pratiques du changement climatique et de la sécurité alimentaire. Le projet cherche à identifier, à travers une approche participative, pratique et centrée sur les savoirs des populations locales, des solutions d’adaptation au changement climatique qui sont inclusives des femmes et des jeunes ruraux, et qui répondent aux besoins de l’agriculture familiale dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
 
Nous distinguons trois dimensions différentes d’une solution d’adaptation au changement climatique: sa construction ou mise en œuvre, qui fait référence à l’installation ou à l’implantation de la technologie selon des caractéristiques techniques définies; sa mise en valeur, c’est-à-dire la façon dont l’outil technique se traduit effectivement dans une amélioration de la résilience des populations au changement climatique; et enfin la mise à l’échelle de la technologie, comprise comme sa réplication soit de manière « horizontale » ou « verticale », de telle manière que son impact atteigne plus de personnes ou des zones plus vastes.
 
Concernant les cadres guidant les politiques publiques dans lesquels s’inscrit cette étude, en plus du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (particulièrement objectifs 1 et 2), elle prend en compte le plan d’action global Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale qui met au centre des interventions l’agriculture familiale et les modèles de production familiale, ceux qui nourrissent la plupart de la population dans le monde et qui correspondent au mode de production largement dominant au Sahel. Situer l’agriculture familiale au centre des interventions signifie reconnaître la multi-dimensionnalité des petits producteurs (à la fois comme acteurs économiques, écologiques et culturels) et comprendre la ferme comme unité productive complexe. Finalement, même si l’adaptation au changement climatique et la sécurité alimentaire répondent à des logiques distinctes d’intervention, les deux phénomènes sont étroitement liés, surtout en Afrique de l’Ouest, où les populations sont en grande partie affectées en même temps par l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité au changement climatique. À cet égard, cette étude part du principe que l’adaptation au changement climatique protège la sécurité alimentaire, mais que la sécurité alimentaire rend en soi les populations moins vulnérables aux impacts complexes du changement climatique.